B-tics

Les tics sont des réactions physiques nerveuses et répétitives que le sujet n’arrive pas à contrôler la plupart du temps. Si certains tics passent quasiment inaperçus, d’autres en revanche sont bien présents et peuvent être vraiment gênants.

En général, les tics en eux-mêmes ne sont pas dérangeants pour les enfants. Le vrai risque vient du fait qu’ils peuvent affecter profondément les relations sociales (moqueries à l’école, ou en famille) et l’estime de l’enfant, notamment lorsque leur apparition prend de grandes proportions.

Les tics peuvent également mettre à rude épreuve la patience des parents, qui se mettent à faire des reproches ou à disputer leurs enfants. De nombreux parents vivant cette situation font appel à la thérapie pour s’en sortir.

On peut recenser plusieurs types de tics :

Les tics moteurs : ils apparaissent physiquement sous la forme de rictus, de clignement des yeux, de contraction du nez, de la bouche, des yeux, de mouvements brusques des bras, des jambes, de la tête, d’atteintes sur le visage, les cheveux, etc.

Les tics verbaux : Ils prennent la forme de sons, grognements, reniflements, raclement de gorge, émissions de bruits à l’expiration. Les tics verbaux sont également constitués des « tics de langage » : le fait de répéter involontairement le même mot à chaque phrase, le fameux « euh » qui marque les liaisons, voire même les gros mots qui ponctuent chaque phrase.

Le syndrome de la Tourette : Il s’agit d’un désordre neurologique complexe, qui est plus rare, et qui engendre de nombreux tics verbaux ou moteurs. D’une manière générale, le sujet qui souffre du syndrome de la Tourette se sert d’un langage obscène (coprolalie) et de gestes obscènes (copropraxie) pour s’exprimer. En réalité, ce n’est qu’une possibilité.

Il n’est pas rare que l’enfant reproduise ou réitère de façon involontaire les propos (écholalie) et/ou les gestes (échopraxie) d’autres personnes. Et cela peut se manifester simultanément avec les autres tics verbaux et moteurs que l’on a vus plus haut.

Ce que l’on vient de voir nous démontre la dimension inconsciente des tics d’un point de vue hypnotique.

Pour les hypnothérapeutes, l’idée serait de se focaliser sur ce conflit, de calmer le stress de l’Inconscient  ou d’aider l’enfant à reprendre le contrôle de ses automatismes (mais ce contrôle n’est pas toujours possible et très fatiguant).

Traitement hypnothérapeutique

Les tics peuvent survenir subitement sans que l’on s’y attende, s’atténuer et se dissiper tout aussi rapidement. 

Il est possible que l’enfant présente soudainement des tics en vivant une expérience particulière (maladies, stress, excitation…) Si c’est le cas, il n’est pas nécessaire de « pathologiser » l’enfant en lui faisant croire qu’il a quelque chose qui ne va pas. Comme les tics transitoires partent d’eux-mêmes, laissez le temps faire son travail tout simplement.

En revanche, si on constate que l’enfant arrive difficilement à surmonter une situation, s’il est en conflit ou si les tics deviennent récurrents (l’Inconscient en a pris l’habitude et les reproduit alors que leur cause a disparu), dans ce cas, l’enfant devra être pris en charge, afin d’éviter qu’ils ne prennent place définitivement.

Principe de précaution :

Quand vous constatez qu’un enfant présente des tics, votre premier réflexe est de vous assurer que le trouble ne découle pas d’un souci d’ordre médical (maladie, traitement, etc.)

N’hésitez pas à questionner les parents sur le sujet. Si leurs réponses ne vous semblent pas satisfaisantes, redirigez-les vers un professionnel médical compétent pour diagnostiquer un éventuel problème organique sous-jacent ou confirmer que l’enfant ne réagit pas à un traitement médical particulier.

Ayez toujours en tête qu’il n’est pas nécessaire de prendre en charge par un moyen psychologique quelque chose dont l’origine est mécanique ou physique. Quelquefois, la simple suppression d’un traitement inadéquat met fin aux tics !

Il n’y a rien de bon pour l’enfant d’essayer de faire arrêter des manifestations physiques qui indiquent qu’un médicament lui fait du mal… il serait tout simplement mieux de se concentrer sur le traitement médical, un domaine qui n’est pas de la compétence des hypnothérapeutes.

Dès lors que vous êtes conforté sur ce sujet, vous entamez la première séance par une anamnèse où vous accentuez sur les questions qui concernent les éventuels conflits (même intérieurs), peurs ou traumatismes, passés ou présents, de la vie de l’enfant, à l’école ou à la maison :

  • Dans le cas où un conflit a été découvert, réalisez tout simplement un travail d’hypnose en rapport avec la peur, le traumatisme ou le conflit en question. Vous pouvez vous aider en recourant aux chapitres correspondants dans ce livre.
  • Si vous n’avez rien découvert ou si, malgré un travail d’hypnose sur les peurs ou les traumatismes, les tics sont toujours présents, vous devez simplement réguler l’Inconscient, qui réagit hors contrôle. Vous pouvez vous servir des techniques suivantes.

Optez pour l’accompagnement qui convient en fonction de la strate de l’Inconscient que vous souhaitez atteindre :

Pour les tics moteurs, vous avez la possibilité de réaliser une action par vous-même sur l’enfant, parce que les réactions aussi profondes sont hors-contrôle et en général nerveuses. L’idée serait tout simplement de les stopper (dissociation hypnotique, suggestions, métaphores, etc.).

En revanche, pour les tics verbaux, il serait mieux d’amener l’enfant à reprendre le « contrôle » de ses automatismes. Ici, on ne parle évidemment pas d’un contrôle conscient qui exige un effort, mais de redonner les rênes de l’Inconscient à la Conscience de l’enfant grâce à une induction associative. Un tel phénomène apparaît généralement pendant sa période de croissance et d’éducation, même s’il peut avoir des loupés occasionnels… c’est une solution qui est non seulement plus performante mais également durable. Cela évitera que les tics deviennent récurrents (si ce n’est pas déjà fait) et qu’ils persistent à l’âge adulte.

Exemple de protocole TIC 

Induction au choix 

À chaque mot que je prononce tu laisses aller toutes tes pensées… toutes les autres sensations, tous les autres sons vont diminuer.

Ton cerveau est un ordinateur, il contrôle ton corps, il est capable de contrôler tout ton corps… et tu peux te laisser aller encore plus dans la détente et tu peux prendre chaque chose que je te dis pour t’aider vis-à-vis de tes tics. Ton esprit fait de chaque suggestion une partie de ta vie quotidienne pour t’aider à résoudre des problèmes… alors que tu te laisses aller encore plus profondément, tu es profondément relaxé, sans même avoir à y réfléchir, tu es le patron de ton corps, tu peux contrôler tes tics, tous tes tiques (les nommer).

Maintenant, en même temps que tu te laisses aller encore plus profondément, tu peux commencer à contrôler ton corps, et à te relaxer, et à être débarrassé de tes tics. Tu as ton mot à dire, tu es relaxé, très confortable… tu peux contrôler tes tics, et te relaxer chaque fois que tu le décides… tu es le patron de ton corps et tu peux faire ce que tu veux, tu peux relaxer tes muscles et faire que ton corps arrête ces tics, arrête (lister les tics….)

Maintenant, en même temps que tu te laisses aller encore plus profondément; de plus en plus profond, tu sens que tu es capable de te détendre et de contrôler tes muscles.

Ces suggestions vont s’enfoncer profondément dans ta mémoire et tu vas être capable de t’en souvenir complètement. Tu sais que tu es le patron de ton propre corps et que tu peux te détendre et arrêter ces tics (les lister)

Imagine-toi détendu, et tu contrôles ton corps; tu es débarrassé de ces tics….

Faire visualiser un tableau de contrôle etc….

Retour 

OU

Procédez par exemple à une induction par le « bras qui rêve » et lorsque l’enfant est absorbé dans son expérience, commencez :

« Alors, je vais parler à (ton bras, ta tête, etc. selon l’emplacement des tics)… et tu peux m’entendre, mais c’est tellement plus intéressant de continuer à (regarder la télé ou l’ordinateur ou à faire un jeu) à l’intérieur de toi…

Voilà, un jour j’étais assis sur une table, comme mes pieds ne touchaient pas par terre, je balançais les jambes, pour m’amuser… et puis, après, je n’y pensais plus… mais les jambes, elles continuaient toutes seules à bouger… c’était marrant ! Pareil que quand on rigole et qu’on ne peut plus s’arrêter ! Enfin, sauf si maman me regarde avec ses yeux de quand elle est en colère ! Là, tout de suite, je m’arrête ! CLAC ! (Claquer des doigts)… et pour les jambes, ça fait pareil : elle bougent toutes seules, mais si je vois les gros yeux de maman ou si j’ai envie de me lever, CLAC ! Elle s’arrêtent. Et après je vais faire autre chose… ce que je veux.

J’ai fait ça, une fois, il y avait une image qui bougeait tout le temps… peut-être était-ce parce qu’il y avait trop de vent ? Et je n’arrivais pas à bien voir… alors, je l’ai attrapée avec mes doigts, CLAC ! Pour la tenir… et bien la voir… non, mais !

J’aime pas trop quand ça bouge tout seul… des fois, je m’en fiche… mais là, je voudrais que ça s’arrête…

Et, dans (ton bras, ta tête, etc.), il y a ce truc qui bouge tout seul… alors, CLAC ! Je l’attrape, pour qu’il arrête… et, à l’intérieur de toi, ça devient tout tranquille et léger… comme ça, tu peux aller faire tout ce que tu veux… d’autre… c’est mieux.

Et s’il arrive encore un truc qui fait bouger (ton bras, ta tête, etc.), avec ma main magique… CLAC ! Je l’attrape… tu veux ça toi ? CLAC, je l’attrape ? … (L’enfant a reposé son bras, mais ses yeux sont encore fermés, il fait oui avec la tête).

Tiens, tu sais quoi ? Je vais te donner un bracelet magique… »

Entourez le poignet de l’enfant avec deux doigts, pour lui faire sentir comme un bracelet, du côté du bras qui était en l’air. Tenez quelques instants, afin que la sensation reste quand vous lâcherez…

« Comme ça, je reste un peu avec toi, même quand tu seras chez toi… je monte la garde… et le bracelet fera CLAC ! Pour moi… tu le sens ? (L’enfant fait oui)… Super ! »

Refaites chaque étape plusieurs fois si nécessaire. Il s’agit simplement d’intervenir en suggestions directes pour faire cesser le « mouvement » inconscient, inutile, comme on attrape un verre d’eau pour l’empêcher de déborder, quand on a tapé dans la table sans le faire exprès…

S’il n’y a pas de cause extérieure détectée durant l’anamnèse, alors le tic n’est qu’un mouvement automatique qu’il faut faire cesser.

L’ancrage (bracelet imaginaire) permet à l’enfant d’être rassuré, le temps que le nouvel automatisme se mette en place : l’Inconscient demande parfois un peu de temps pour cela, ou que l’on refasse l’expérience trois ou quatre fois, le temps qu’il comprenne ce que l’on veut.