Enurésie

Dans la majorité des cas, l’énurésie est un souci lié à l’acquisition d’un automatisme. Vous expliquerez donc à l’enfant, de façon simple, le fonctionnement de sa vessie et par quel miracle « son ventre » va apprendre à se retenir la nuit (processus d’apprentissage par étapes). Il faut qu’il comprenne qu’un lit mouillé occasionnel est normal. Vous pourrez dessiner vos explications et faire répéter à l’enfant ce qu’il a compris.

Si l’anamnèse révèle un problème autre que mécanique ou lié à l’apprentissage, vous devrez d’abord traiter ce souci (stress, divorce, deuil, moqueries à l’école, etc.)

On recense deux cas d’énurésie :

  • L’énurésie primaire : l’enfant n’a jamais été propre
  • L’énurésie secondaire : l’enfant recommence à faire pipi au lit (ou dans sa culotte en journée) après avoir été propre pendant une certaine période

Avant de réaliser le travail d’hypnose, il est indispensable de s’assurer que l’enfant a vu un médecin et qu’aucune cause organique n’a été diagnostiquée. Soyez particulièrement vigilant dans les cas suivants :

  • Votre jeune client est âgé de plus de 5 ans (la vessie doit être « mature »
  • Il n’a jamais été propre (énurésie primaire)
  • Les « accidents » apparaissent la nuit et la journée
  • Un ou des membres de la famille ont souffert d’énurésie (un des parents ou les deux par exemple)
  • Il ressent des douleurs à la miction (ou du sang)
  • Des facteurs prédisposant le jeune sujet comme le diabète, les maladies rénales, les anomalies congénitales et les médications.

Durant la séance d’anamnèse (que vous réaliserez uniquement avec les parents), n’hésitez pas à vérifier la présence éventuelle de facteurs stressants pouvant être à l’origine de ce problème ou bloquer l’enfant dans son apprentissage.

Il se peut par exemple que les parents dévoilent involontairement leur inquiétude (dûe au problème ou à autre chose) de façon plus ou moins violente : l’enfant perçoit cette inquiétude et s’inquiète à son tour, ce qui produit, conserve ou accentue le problème…

Même si cette crainte est non verbale et contenue, l’enfant va le ressentir dans ce que l’on dénomme le langage « non-verbal », c’est-à-dire les comportements, la manière de respirer, les gestes… et, lorsqu’elle est verbale, elle peut se manifester sous la forme de vocabulaires, de phrases offensantes ou d’un ton de parole négatif :

 « Pfff ! Mais qu’est-ce-que tu as encore fait ! Et qui doit s’occuper des draps maintenant ? Je vais être en retard à cause de toi ! » (Culpabilité) 

 « On va être obligé de te remettre une couche comme un bébé ! » (Humiliation, surtout si l’enfant a plus de 5 ans)

« Et on doit recommencer à zéro ! » (Quand l’enfant se remet à faire pipi au lit après quelques jours de lit sec)

« Occupe-toi de tes draps tout seul, ça t’apprendra ! » (Punition)

« Tu sens mauvais, vas plus loin ! » (Humiliation)

 « Regarde, ton frère/ta sœur (parfois plus jeune) est propre, lui/elle » (Humiliation)

Outre le langage non verbal et verbal, il y a également les gifles, les fessées et autres châtiments corporels.

Si c’est le cas, rappelez-vous qu’il est inutile de condamner les parents. En général, cette attitude découle de la volonté de bien faire. Sans doute qu’eux-mêmes ont été élevés ainsi et ne font que reproduire involontairement leur vécu…

Mettez-vous en tête qu’ils n’ont tout simplement pas été « bien informés » mais que d’une façon ou d’une autre, ils souhaitent trouver une solution pour leur enfant. Pour preuve, ils ont décidé de consulter un thérapeute ! Evitez les exagérations, et choisissez plutôt de leur parler en douceur pour dédramatiser les choses. Expliquez-leur que l’énurésie n’est la faute de personne, et encore moins de l’enfant. Il est inutile de le blâmer pour quelque chose qu’il ne contrôle pas.

Demandez aux parents de transformer les attitudes « négatives » en attitudes « positives », par exemple en stoppant les punitions ou encore en augmentant leur optimisme. Vous pouvez éventuellement les conseiller de réaliser une petite séance d’Hypnose pour être plus serein ou de la cohérence cardiaque.

Généralement, dès que l’enfant perçoit le bien-être et l’optimisme des parents, il se sent rassuré, et cela contribue énormément à remédier au problème. 

A voir avec les parents :

  • Est-ce-que l’enfant boit beaucoup avant d’aller au lit ?
  • Est-ce-que d’autres membres de la famille ont eu le problème ?
  • Est-ce-qu’il va aux toilettes avant de dormir ?
  • Il n’est pas rare que la distance entre la chambre et les toilettes soit trop importante pour l’enfant. Afin de l’aider, n’hésitez pas à installer un pot à mi-chemin ou dans un coin de sa chambre.
  • Les portes difficiles à ouvrir ou encore les couloirs sans lumière peuvent être sources d’angoisse pour les plus petits. Vous pouvez par exemple faire l’acquisition de petites lampes veilleuses de basse consommation, que vous pourrez placer le long du couloir et laisser allumées toute la nuit. Vous créerez ainsi un joli chemin balisé qui apaisera votre enfant.

Dans ces deux derniers cas, n’hésitez pas à voir avec les parents la solution qui conviendra le mieux à l’enfant.

  • En cas de douleur physique (douleur post-opératoire, ou causée par une chute à l’école ou au sport), rediriger les parents vers un professionnel médical et rassurez-les sur le fait que le mal ne durera pas longtemps. Si malgré tout la douleur persiste, vous pourrez proposer un traitement du traumatisme ou le soulagement de la douleur par hypno-anesthésie (se tourner vers un hypnothérapeute spécialisé dans le domaine).
  • Présence d’un stress traumatique à cause d’un deuil dans la famille, la perte d’un animal domestique, ou des violences psychologiques ou physiques.
  • L’enfant subit-il des moqueries à l’école ? ou sans doute vient-il de déménager ?

 Dans ces deux cas également, il faudra vous reporter au chapitre sur les traumatismes.

  • S’assurer que les parents ne font pas porter de couche à l’enfant parce que cela peut entrainer un état de déresponsabilisation, de régression, et surtout lui faire comprendre qu’il est encore un bébé. À la place, préférez l’alaise pour protéger le matelas. De plus, avec les couches super absorbantes, l’enfant aura beaucoup de mal à percevoir la différence de sensation entre le sec et le mouillé.
  • Enfin, il est primordial de s’assurer que les parents soient prêts à encourager leur enfant (éviter les paroles ou comportements blessants en cas de lit mouillé, positiver, féliciter) et qu’ils acceptent de vous accompagner. N’oublions pas que le travail entamé chez l’hypnothérapeute devra être poursuivi au quotidien à la maison. Comme nous en avons parlé plus haut, si vous n’avez pas le soutien et l’aide des parents, il y a très peu de chances que votre travail thérapeutique donne un résultat durable.

L’histoire, qui est un dialogue entre le cerveau et la vessie peut être lu au moment de l’entretien avec l’enfant ou quand celui-ci a les yeux fermés.

 Raconter l’histoire du cerveau et de la vessie pour amener l’enfant à se vider :

Hypnothérapeute : Je vais t’apprendre une chose sur ton cerveau… ton cerveau parle et communique en permanence… il parle avec les différentes parties de ton corps… il parle aux mains pour les amener à bouger… il parle aux pieds pour les faire marcher… il communique aussi à ta bouche pour la faire parler… maintenant, on va faire comme si on pouvait entendre ton cerveau parler à ta vessie :

Salut cerveau, c’est la vessie. Je suis presque pleine, je suis à moitié remplie.

Hypnothérapeute : Et le cerveau lui répond par un message du genre :

Vessie, je suis vraiment occupé en ce moment, alors garde le robinet bien fermé et le pipi à l’intérieur. Tu dois te rendormir.

Hypnothérapeute : Alors la vessie lui répond :

D’accord… je vais m’endormir… je pense même que je vais rêver aux choses que j’aime… bonne nuit.

Hypnothérapeute : La vessie s’endort alors jusqu’au matin… mais ce n’est pas toujours le cas… parfois, le dialogue entre les deux se passent comme suit :

  • Cerveau… cerveau… où es-tu, est ce que tu m’entends ?
  • Bien sûr que je t’entends… tu sais que je ne dors jamais… qu’est ce qui se passe vessie ?
  • Je suis pleine à craquer cerveau…
  • Est-ce que tu peux attendre au matin vessie ?
  • Non cerveau, je ne peux pas, il ne reste plus de place… Je dois vraiment me vider.

Hypnothérapeute : Le cerveau dit alors :

C’est bon vessie, je vais parler à tes jambes et les demander d’avancer vers les toilettes (WC) et à tes mains d’allumer la lumière et je vais également parler à ton robinet pour lui demander de s’ouvrir. Vas-y… et souviens toi qu’il faut se rendormir ensuite…

Hypnothérapeute : Tu ne les entends sans doute pas parler, mais c’est ainsi que ça se passe réellement.

Alors ils se communiquent réellement car il y a des matins où tu te réveilles dans un lit sec.

Ton cerveau est en service jour et nuit pour donner des messages aux autres parties de ton corps… ta vessie par exemple… même la nuit quand tu dors… quand tes parents dorment… et quand le soleil dort…

Ton cerveau est toujours éveillé car c’est le maître de tout ton corps, il s’occupe de toi, et lorsque tu dors, lui, il se repose mais ne dort pas. Il prend soin de toi, il envoie un message à tes mains de mettre la couverture lorsque tu as froid, à tes jambes de prendre une telle position…

Ton cerveau et ta vessie sont de bons amis… ils communiquent ensemble… mais ils se sont habitués à ne plus se parler au cours de la nuit, et ils ont besoin qu’on le leur rappelle. Donc, dans quelques instants, tu vas apprendre comment leur donner des instructions, tu vas être leur professeur, tu va leur enseigner les manières de se communiquer au cours de la journée et durant la nuit pour que tu puisses te réveiller confortablement dans un lit SEC.

Je ne sais pas quelles sont les instructions que tu vas donner à ton cerveau et ta vessie sur la manière de se communiquer. Sans doute vas-tu leur demander de se communiquer au cours de la nuit, et tu vas dire à ton cerveau de te réveiller pour faire pipi et te rendormir dans ton lit sec, ou sans doute vas-tu demander à ta vessie de garder le robinet fermé tout au long de la nuit. Je ne sais pas, c’est toi qui décide…

À présent que tu connais la manière dont ton corps fonctionne et que tu y as réfléchis, je suis ravi de t’apprendre à utiliser ton imagination pour demander à ta vessie et à ton cerveau comment ils doivent se communiquer au mieux.

Maintenant, installe-toi confortablement.

Je vais te raconter une histoire… une histoire pour toi uniquement… pour toi seul… une histoire qui va t’aider à rester sec tout au long de la nuit… c’est une belle histoire… qui te fera sentir de mieux en mieux de nuit en nuit… une histoire pour toi… une histoire pour la nuit… une histoire de nuit pour te libérer de ce qui te nuit… et te donner la faculté de rester au sec dans un lit sec.

Obtenir l’aide du protecteur intérieur 

 Pour les enfants de plus de 3 ans

Il sera nécessaire d’expliquer aux enfants qui n’ont jamais eu de chien que les chiens sont de gentils animaux qui protègent les maisons. L’enfant peut également vous informer qu’il a peur des chiens durant l’anamnèse. Dans ce cas, n’hésitez pas à faire appel à un autre animal protecteur, réel ou imaginaire.

Une fois l’anamnèse terminée, poursuivez :

« Bien, je vais dessiner un énorme cercle (l’appeler vessie à partir de 6-7 ans)… avec une petite porte qui garde ce cercle bien fermé. C’est le sac à pipi qui se trouve dans ton ventre… A chaque fois que ce sac est rempli de pipi, tu vas aux w.c., le ventre ouvre la petite porte… et le pipi sort.

À la maison, tu sais que ton chien (donner le nom du chien) surveille en permanence la porte (ou parler du chien imaginaire). Et est-ce-qu’il aboie pour faire savoir à maman et papa qu’il y a quelqu’un dehors et qu’il faut ouvrir la porte ? (Attendre le oui de l’enfant).

Et je vais t’apprendre une chose, les chiens peuvent aussi maintenir les choses pour qu’elles ne sortent pas. Par exemple, un chien peut être dressé à maintenir une porte fermée pour que rien ne déborde à l’extérieur. Les chiens de montagne sont dressés pour ça. Ils gardent les troupeaux de moutons. Ils surveillent l’ouverture et empêchent tout ce qu’il y a derrière la porte de sortir. Sinon, ils appellent leur maître en aboyant !

Et c’est exactement la même chose pour le pipi : il ne peut pas sortir s’il y a un chien devant la porte. Alors, ce serait génial de demander à ton chien (celui de la maison ou le chien imaginaire) de surveiller la porte pour toi !

Ainsi, le pipi va rester tranquillement dans son sac. Et à chaque fois que tu le souhaites, le chien baisse sa garde pour laisser la porte s’ouvrir et faire sortir le pipi… parce que c’est ton chien à toi et il obéit uniquement à toi. Il garde et il t’entend… et tu es le seul à pouvoir lui donner des ordres. C’est un chien génial, qui est super gentil avec toi, et qui surveille en permanence ta porte !

Alors, tu dois bien lui expliquer ce qu’il doit faire. C’est la même chose pour tous les chiens : Si tu ne les éduques pas, ils ne pourront pas faire ce que tu souhaites ! Mais lorsque ton chien comprend ce que tu veux, il devient ton ami pour la vie !

À présent, nous allons installer le chien près de la porte du sac à pipi. Tu dois comprendre que ce n’est ni le chien de papa ni le chien de maman. C’est ton chien à toi, uniquement à toi… ainsi, à chaque fois que le sac à pipi sera rempli, ton chien de garde sera là pour s’assurer que la porte soit toujours fermée, même la nuit… s’’il y a réellement urgence, ton chien saura te réveiller… et si le pipi est bien calme, tu auras la possibilité de dormir jusqu’au lendemain matin.

Sans doute que ton chien aboiera à l’arrivée du matin pour te signaler qu’il faut te lever… pour aller aux toilettes… et ouvrir la porte.

Si tu as bien dressé ton chien, sois sûr que ta porte sera toujours parfaitement gardée, aussi longtemps que tu le souhaites… et tu es le seul à pouvoir ordonner qu’elle s’ouvre. Parce que ton chien veille ! Il s’assure que tu sois le seul à pouvoir ouvrir la porte. Aucun autre que toi ne peut ouvrir la porte ! (Importance de bien répéter pour une meilleure compréhension). C’est bon ? On peut y aller ? »

Après l’induction hypnotique, poursuivez :

« Fais comme si tu voyais le sac à pipi et le chien près de la porte… regarde, tu ne vois pas beaucoup de pipi dans le sac… que fait ton chien en ce moment ? Est-ce-qu’il joue ? (Tâchez d’amener l’enfant à s’exprimer davantage) Alors, j’aimerais que tu dises à ton chien ce dont tu as envie : appelle-le et vois comme il t’écoute bien…

Ordonne-lui de bien surveiller la porte (le jour et/ou la nuit), surtout lorsqu’il y a beaucoup de pipi dans le sac… Demande-lui de garder la porte bien fermée… Toi, tu ne peux pas t’en occuper. Cette tâche lui revient à lui. Rappelle-toi du chien de montagne dont on vient de parler. Il s’assure que tous les moutons soient bien dans le champ. Il monte la garde et s’il en voit un s’échapper, il commence à aboyer ! Pour te prévenir (si l’énurésie est diurne) ou te réveiller (si elle est nocturne)…

Le chien est capable de maintenir le pipi ainsi durant très longtemps. Et toi, tu as tout le temps… Tu as le temps de t’occuper de tes affaires (ou dormir). Tu as la possibilité d’ouvrir la porte à chaque fois que tu le souhaites… tu te diriges calmement vers les toilettes et puis tu ouvres la porte. Le chien, c’est ton chien, il te connaît parfaitement. Il sait que tu es le seul à pouvoir ouvrir la porte.

Et comme ça, désormais, dès que le sac à pipi se remplit, la porte sera parfaitement close et le pipi ne débordera pas à l’extérieur. Puis le chien va aboyer pour te le signaler. Il va parfaitement maintenir la porte fermée pour que le pipi ne déborde pas, en t’attendant…

Alors, il est possible que dans les premiers temps, lorsque ton chien commencera à bien surveiller la porte, tu auras envie d’aller rapidement aux toilettes afin d’évacuer la boule de pipi… Et à ce moment-là tu pourras féliciter ton courageux chien d’avoir bien monté la garde… Il aura alors l’occasion de se reposer un bon moment, se coucher paisiblement ou jouer près de la porte du sac à pipi.

Ainsi, au fur et à mesure des pratiques, ton chien aura la capacité de monter la garde de plus en plus longtemps… afin de t’apporter de longs moments de tranquillité… tant que tu le souhaites.

Puis si au début ton brave chien laisse passer un peu de pipi, ne le gronde pas. Il faut seulement lui expliquer pour lui dire : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu as bien surveillé la porte ? Je sais que tu as compris que la prochaine fois, tu surveilleras mieux la porte ! » Si tu agis ainsi, il va t’apprécier et souhaiteras te protéger… et chaque nuit lorsque tu dormiras, la porte du sac à pipi sera gardée bien fermée, grâce à ton brave chien qui veille sur ta porte… c’est un excellent gardien. À chaque fois que la boule est bien remplie, il te le signale. Et la porte est toujours parfaitement fermée. Parce que tu es le seul à pouvoir l’ouvrir. (Importance de la répétition pour renforcer l’idée).

Puis tu es de plus en plus habitué : à aller aux toilettes avant le coucher, bien fermer la porte… ainsi, tu peux t’endormir paisiblement… et dans le cas où ton courageux chien aboie, tu as le temps qu’il faut pour aller aux toilettes. C’est génial d’être accompagné par un chien qui surveille bien comme ça pour que la porte de la boule reste bien fermée, tant qu’il faut. Et le matin lorsque tu te lèves et que tu découvres que ton lit n’est pas mouillé, et toute la journée tu vois que ta culotte est propre, tu ressens une grande fierté pour toi, et pour ton chien. Ton chien a fait un excellent travail, il mérite un gros câlin. (Vous pouvez lui laisser quelques instants pour câliner son chien). Et c’est génial d’avoir un copain qui s’occupe de soi comme ça. (Retour bien ici et maintenant). »

Son côté évolutif rend ce récit particulièrement intéressant. Si l’enfant a du mal à être propre dans les premiers temps, les parents pourront le rassurer comme quoi un chien met du temps (également) à être dressé. La tâche sera encore plus aisée si un chien était présent à la maison et que l’enfant était témoin de son éducation.

Vérifier et débloquer son programme intérieur

 À partir de 6 ans

Cet entretien va permettre de consolider les liens nécessaires à la suite du travail en hypnose et cerner les mots-clés de l’enfant concernant l’énurésie (pipi au lit ou autre).

Utilisez un dessin simplifié de l’appareil urinaire avec le muscle qui se contracte pour empêcher l’émission de l’urine. Le muscle sera représenté par une porte ou un clapet qui s’ouvre et se ferme. Dans cet exercice, il est indispensable que l’enfant dispose des notions de base sur l’utilisation d’un ordinateur.

Ensuite, faites-lui comprendre que « Cela marche tout seul, un peu comme un élastique tendu qui se détend dès qu’on le relâche, mais uniquement lorsqu’on le relâche… Sauf s’il y a quelque chose qui gêne et qui libère l’élastique sans qu’on lui demande… il y a un truc qui empêche ton corps de bien fonctionner tout seul. C’est ça qu’on va aller voir. »

Induction hypnotique, puis :

Tu as à l’intérieur de toi une sorte de super ordinateur qui prend en charge toutes les commandes en toi.… voilà, comme ton ordinateur, toi tu te charges de beaucoup de choses et il y a aussi plein d’autres trucs dont tu ne t’occupes jamais car ça marche tout seul…

Bien, regarde, comme ton cœur : il marche tout seul, sans que tu fasses quoi que ce soit… et c’est la même chose pour diverses choses dans ton corps, des choses qui marchent automatiquement, telles que la digestion des aliments ou la respiration, même lorsque tu dors. Il y a aussi de nombreux programmes que tu as implantés, comme pour comprendre mes paroles par exemple. Si je m’adressais à toi en chinois, tu ne pourrais pas me comprendre… Alors que pour les enfants chinois, ce sera l’inverse, c’est le français qu’ils ne comprennent pas ! Toi, tu disposes en toi le programme pour le français… tu peux lire et compter, n’est-ce-pas ? Alors si je te dis 2+2, tu seras capable de me donner rapidement une réponse. Trop facile ! Ou si je te demande de m’épeler ton prénom… je sais que tu n’as même pas à réfléchir car ça se fait automatiquement. Tu n’as même pas à réfléchir car ça se fait automatiquement. Tu n’as pas à t’en occuper. C’est ton extraordinaire ordinateur personnel qui se charge de tout.

Alors, j’aimerais qu’on fasse quelque chose : car sans doute, tu n’as même pas à réfléchir car tout cela se fait automatiquement. Tu n’as pas à t’en occuper. C’est ton extraordinaire ordinateur personnel qui se charge de tout.

Alors, j’aimerais qu’on fasse quelque chose : car sans doute, tu n’as pas mis en place le programme qui te permet de se retenir autant que tu le souhaites avant d’aller aux toilettes ! Si c’est le cas, il est tout à fait normal que ça ne marche pas. Tu as beau faire une double-clique avec ta souris, mais rien ne se passe ! Sans le programme, il ne se passe rien ! On va voir ça ensemble, est-ce-que tu es prêt ? »

Donnez-lui le temps de répondre. Sa réponse devrait être un « oui » si l’anamnèse à été réalisée suivant les instructions précédentes. C’est-à-dire que vous n’avez perçu aucun problème familial ou psychologique, ni bénéfice secondaire. Si la réponse de l’enfant est négative, il sera nécessaire de renouveler l’anamnèse en approfondissant davantage.

« Très bien, j’aimerais que tu t’imagines te diriger vers la salle où se trouve ton super ordinateur perso… la plupart du temps elle se situe dans la tête, mais elle peut également se trouver dans le ventre ou dans le cœur, ou n’importe où dans ton corps… c’est ok, tu y es ? À présent, renseigne-moi davantage : comment tu la trouves ? Est-ce-qu’elle est petite ? Et l’ordinateur, il est comment ? Ressemble-t-il à l’ordinateur que tu as à la maison, ou … (Demandez-lui de bien décrire son merveilleux ordinateur). Maintenant, je t’invite à prendre les commandes : mets-toi devant l’écran… voilà, tu es prêt ? (Ne poursuivez qu’après le oui de l’enfant). Génial ! C’est bien, maintenant tu vas réaliser une recherche pour savoir si tu as le programme adapté… examine bien l’écran car tu pourrais y découvrir quelque chose ou va chercher dans les menus… (Attendez que l’enfant agisse). Alors ? »

Si le jeune client vous dit qu’il n’a pas encore le programme, demandez-lui de l’installer. (Dans le cas contraire, passez directement à l’étape qui suit ce passage) : 

« Voilà ! Maintenant je comprends mieux ! On sait pourquoi ça ne pouvait pas fonctionner ! Très bien, alors il faut juste mettre en place le programme… tu peux le faire ? Tu as besoin d’aide ? (Si l’enfant vous fait comprendre qu’il peut se débrouiller seul, laissez-le faire son idée, sinon continuez). Il est nécessaire que l’ordinateur se charge de la vessie, c’est bien cela, n’est-ce-pas ? Toi, tu as d’autres trucs à faire, comme dormir la nuit par exemple. Tu as besoin d’un programme pour aider ta vessie à bien se fermer, aussi longtemps qu’il faut… et installer une alarme qui te donne un signal (ou te réveille la nuit) lorsque ta vessie est trop remplie et qu’il est temps d’aller aux toilettes- une alarme qui te signale suffisamment en avance (ou qui te réveille suffisamment) pour que tu puisses aller paisiblement aux toilettes.

Tu souhaites que l’on télécharge le programme ou que l’on utilise un DVD ? (Une fois que l’enfant aura choisi, vous devez adapter la métaphore en fonction du choix, ici pour un téléchargement par exemple…) Très bien, ton ordinateur dispose d’une excellente connexion WI-FI… et tu as la possibilité de faire tes choix à l’aide d’un clavier ou de ta voix… tu sais ça ? Est-ce-que tu l’as déjà essayé ? Tu dis des mots et ça obéit automatiquement… allez, commence, tu verras c’est génial ! Réfléchis ou dis à haute voix ce que tu souhaites, c’est vraiment comme tu le sens… et n’oublies pas de jeter un œil sur l’écran pour s’assurer que ton ordinateur télécharge bien ton programme. (Donnez-lui quelques instants pour agir, puis continuez) Voilà, tu as pu télécharger le programme ? Génial ! (Si vous sentez que l’enfant présente une certaine difficulté, expliquez-lui que papa, maman ou même vous, détenez le même programme depuis tout petit, et que vous pouvez lui donner. Par des gestes, faites comme si vous le transmettez à l’enfant et demandez-lui de constater le « téléchargement »).

Bien, nous allons à présent installer le programme. Tu peux te débrouiller seul ? Regarde, c’est très facile : il faut juste double-cliquer dessus avec la souris et tout se fait automatiquement… commence et signale-moi lorsque tu auras terminé… (Attendre le oui de l’enfant).

Tu as terminé ? Parfait, maintenant on va passer à l’activation. Car tu n’as pas besoin d’un programme fermé ! Il est nécessaire de l’ouvrir… vas-y double-clique sur l’icône… très bien, tu as fini ? Et n’oublie pas de choisir tous les réglages que tu souhaites. (Reprendre ce dont l’enfant vous a informé durant l’anamnèse).

C’est fait ?Super. À présent, dis à l’ordinateur de te donner un signe de confirmation, par exemple un bip ou une image, afin de s’assurer qu’il a bien saisi ce nouveau programme. (Attendre que l’enfant réponde oui avant de poursuivre).

Génial ! C’est parfait ! Maintenant, tu peux sortir de la salle de ton super ordinateur… et prendre le chemin du retour. Tu as la possibilité d’y revenir autant de fois que tu le souhaites, même si c’est pour autres choses. (Guider l’enfant vers l’état d’éveil). »

Ou après l’induction

Tu es à présent sur le point d’aller te coucher… tu es prêt à t’endormir toute la nuit dans un lit sec… dans ton lit douillet, confortable et sec.

Avant que tu ne t’installes dans ton lit… tu as fait le choix… le bon choix… tu as fait ton choix d’aller aux toilettes, tu as fait parvenir un message à ton cerveau… un message à ton cerveau… et à son tour, ton cerveau demande à ta vessie d’ouvrir le robinet, ouvrir le robinet qui était gardé bien fermé… ouvrir le robinet pour laisser sortir le pipi et se mélanger à l’eau des toilettes… c’est sa place… son unique place… dès que le robinet a pu évacuer tout le pipi, ton cerveau demande à ta vessie de bien fermer le robinet… et il se ferme de la même façon que tu boucherais le bouchon d’une bouteille… même si la bouteille d’eau bien fermée est secouée… remuée… secouée… la bouteille au bouchon fermé ne laisse aucune eau s’échapper… elle est bien conservée à l’intérieur de la bouteille… le bouchon bien vissé… bien fermé… fermé durant toute la nuit…

Cette nuit… ton cerveau et ta vessie vont également faire en sorte que, lorsque tu dormiras, ton robinet reste bien vissé… bien fermé… tout au long de la nuit…

Alors, tu auras une agréable nuit de sommeil dans un lit sec et au cours de la nuit, lorsque tu t’endormiras, si ta vessie est pleine, elle va automatiquement envoyer un message à ton cerveau qui ne dort pas pour le lui faire savoir. Ton cerveau aura alors deux choix… seulement deux choix : son premier choix est qu’il te réveille, te fasse sortir du lit pour que tu ailles aux toilettes, qu’il demande à ta vessie d’ouvrir le robinet pour laisser sortir le pipi dans les toilettes, là où il devrait être, et de fermer le robinet une fois tout le pipi évacué, puis te fait revenir dans ta chambre pour te ré-installer confortablement dans ton lit sec et chau. Ou un autre choix de demander à ta vessie de garder le robinet bien fermé tout au long de la nuit pour que tu puisses te réveiller dans un lit sec, chaud et confortable le matin.

Je ne connais pas ton choix … peut-être l’un, peut-être l’autre, ou sans doute l’un mais pas l’autre. Mais avant d’aller au lit, tu peux rappeler à ton cerveau et à ta vessie de se parler la nuit, de s’envoyer des messages pour garder ton lit sec… se communiquer comme ils le font si bien le jour, car ton cerveau est le maître de ton corps, un peu comme un grand ordinateur. Et lorsque tu fais cela, comme tu le fais si bien, c’est comme si tu es en train de programmer ton ordinateur, exactement de la même façon que tu apprends à ton cerveau à t’enseigner à faire tellement de ces autres choses que tu fais si bien tels que ________________ (réponse : quelles sont les choses dans lesquelles il est bon, lire, écrire, compter, monter à vélo). Ainsi, plus tu t’exerces, plus tu es bon.

À présent, avant de te raconter une histoire, dis à ton cerveau de bien enregistrer tout ce que je viens de te dire, il te suffit de te dire dans ta tête : ENREGISTRE TOUT MAINTENANT.

Réveil.

(Ne pas oublier de montrer le schéma si possible enregistrer la séance et demander de l’écouter une métaphore de robinet peut aussi être utilisée. 

Renforcer les séances par des suggestions de confiance. 

Après la première séance. 

  • Il n’est pas rare que l’enfant mouille parfois son lit ou sa culotte. Les parents doivent dans ce cas éviter les offenses et privilégier les encouragements « cela va venir »…
  • Je suis d‘avis, à ne pas précipiter les choses en matière d’énurésie, pour ma part j’attends les 6 an de l’enfant (maturité de la vessie)
  • Si l’enfant a moins de 5 ans, les parents pourront s’initier au discours hypnotique et le lui reproduire chaque nuit avant le coucher.
  • À partir de 5 ans, l’enfant se sent généralement plus autonome et ne souhaite plus être autant secondé. Les parents pourront donc le laisser se débrouiller seul. Un moyen simple et efficace est de lui laisser écouter tous les soirs la séance d’hypnose que les parents auront préalablement enregistrée, jusqu’à ce que le problème soit résolu. On peut même ajouter une douce mélodie à l’enregistrement pour plus de motivation. Bien entendu, le thérapeute peut aussi faire cet enregistrement et le proposer aux parents.
  • Quel que soit l’âge de l’enfant, les parents ont l’obligation de garder une attitude positive ! Ils doivent conserver leur calme et ne cesser de réconforter leur enfant : « Ton corps a besoin de temps, c’est normal, il est en train d’apprendre ! »
  • Demander aux parents de limiter la quantité de boisson ingurgitée avant le coucher (un verre d’eau au dîner est suffisant) et rappeler à l’enfant de faire pipi avant d’aller au lit. A l’inverse, il est nécessaire de le faire boire assez au cours de la journée pour éviter qu’il ne se réveille en pleine nuit à cause d’une éventuelle soif !
  • Quel que soit l’âge de l’enfant, il est indispensable que les parents le félicite (renforcement de l’estime de soi), même pour la moindre évolution.

D’une manière générale, et notamment après 4 ans, il est nécessaire de demander aux parents de respecter l’autonomie de l’enfant. Bien entendu, les parents pourront le guider et suivre attentivement ses progrès. Toutefois, lorsqu’ils sentent que leur enfant préfère réaliser les exercices tout seul, en autohypnose, il est indispensable de l’encourager dans cette démarche. Cela va le rendre encore plus sûr de lui et renforcer son image.