Peur et phobie

Dans la majorité des cas, les problèmes que vous aurez à traiter sont causés par une peur ou un traumatisme que l’enfant a connu dans le passé. Il sera donc nécessaire d’y remédier pour faire disparaître le symptôme.

Ce cours  va se focaliser essentiellement sur les peurs « classiques », que nous pouvons rencontrer chez de nombreux enfants.

Pour les phobie spécifiques,  l’hypnose offre la possibilité d’une désensibilisation

 vous pouvez par exemple faire serrer le poing de l’enfant puis lui dire que toutes ces peurs tous ces problèmes sont enfermés dans le coin. Et compter, et à 3  le point va s’ouvrir et toutes ses peurs et ses angoisses vont disparaître dans les airs. Cette  suggestion  et suivir par des propos pour renforcer la confiance 

Traiter les peurs et phobies

L’anamnèse vous aide à trouver l’éventuel facteur psychologique des peurs et des phobies.

Il faut savoir que, logiquement, toute émotion présente une cause – mais toutes les causes ne perdurent pas forcément… Ce que nous tentons de trouver au cours de l’anamnèse c’est une cause qui présente encore des empreintes au niveau des ressentis de l’enfant.

Sachez que toutes les phobies n’ont pas un tel déclencheur, mais si c’est le cas il est absolument indispensable de l’appréhender afin de guider l’enfant convenablement. 

Si aucune cause n’est identifiée, on pourra conclure à un dysfonctionnement des automatismes de l’Inconscient suite à une surcharge émotionnelle (l’accumulation de petites émotions ayant fait déborder le vase)…

Il faut commencer par s’entretenir avec l’enfant et les parents (séparément) pour tenter de récolter les informations sur d’éventuels circonstances et événements passés ayant pu entraîner une réaction aussi négative au stimulus phobique : Est-ce-qu’il y a eu un changement de vie dans la famille (déménagement, changement d’école…) ? Un événement marquant ? Par exemple : un accident, une dispute à l’école, un décès (celui d’un animal compris), une perte, la vue d’une scène de film effrayante, un divorce ou l’absence de l’un des parents, une affiche publicitaire traumatisante (car mal comprise), une affiche d’un film de science-fiction ou d’épouvante (dans la rue ou un magasin), l’attaque d’un chien ou d’un chat (avec morsure ou griffure ou aboiements furieux et grognements, même de loin) etc.

Cela peut également concerner l’élément d’une surprise traumatisante : plaisanterie de mauvais goût d’un camarade de classe qui place une araignée dans les cheveux (ou un lézard dans le col), ou encore le « hou ! » légendaire dans le dos ou derrière une porte qui fait bondir l’enfant de peur. Bien que ce dernier exemple puisse paraître banal (en général personne n’y échappe dans sa vie), certains enfants peuvent manifester des troubles sévères d’anxiété par la suite. Cela demeure toutefois assez rare.

Il est également conseillé de prendre en compte une éventuelle imitation du comportement de l’entourage. En effet, il n’est pas rare qu’un enfant adopte par mimétisme l’angoisse d’un parent proche. Alors, renseignez-vous auprès des parents : « Et de votre côté ? Est-ce-que vous avez la même angoisse que votre enfant lorsque vous êtes confronté à ce stimulus ? »

Si les parents ou l’enfant se rappellent d’un élément passé (à l’origine de la peur), alors vous vous concentrerez sur cette cause potentielle – et non sur le réflexe actuel de l’enfant.

Si l’origine de la peur n’est pas identifiée, alors servez-vous du dernier contexte de peur comme base de travail pendant la séance d’hypnose.

Quand intervenir ?

La majorité des adultes et de nombreux parents pensent qu’il est inutile d’accorder autant d’importance à une peur d’enfant, sachant qu’elle participe à son éducation et disparaît automatiquement lorsque l’enfant grandit. De plus, avec l’apprentissage de la raison, l’enfant se renforce et peut faire face naturellement à la peur. Cette thèse est vérifiée pour les deux premiers types de peurs (la peur d’un danger connu et la peur de l’inconnu) que nous avons vus au début du chapitre et pour les cauchemars.

En revanche, dès qu’il s’agit de la peur de l’abandon (troisième type) ou de la peur de quelque chose de connu mais inoffensif (quatrième type), que celle-ci se manifeste par l’anxiété, la phobie, les rêves traumatiques ou encore les terreurs nocturnes, il est primordial d’intervenir le plus vite possible pour que cette peur ne s’ancre pas dans la personnalité de l’enfant. Car les chances de réussite de la thérapie diminuent à mesure que l’on attend – De plus avec le temps qui passe, on finit souvent par oublier la cause de la peur, ce qui n’apporte rien à la thérapie.

Il est donc essentiel d’intervenir le plus vite possible pour éviter que l’enfant ne développe tout autour de la peur une « forteresse inaccessible » qui ne ferait que la consolider. Ici, la forteresse n’est autre que les processus d’évitement. L’enfant va chercher des échappatoires pour éviter de croiser des chiens ou pour rester éloigné des autres (phobie sociale), ou éviter d’être seul dans une pièce (claustrophobie) ou avoir toujours une petite lampe de chevet allumée dans sa chambre (peur du noir) ou une petite musique de fond (vagues, bruits de la nature) pour les peurs du silence…

Certains enfants arrivent même à réaliser des pirouettes amusantes ou des répliques originales afin de garder les autres à distance (peur du contact physique). Et ceux qui ont peur de la séparation peuvent recourir à des ruses de séduction pour vous garder près d’eux…

Dans des cas plus extrêmes, l’enfant peut se laisser tomber malade par peur d’aller à l’école, de réciter sa poésie ou de passer les examens, s’il est plus âgé. Il peut également manifester des eczémas aussitôt qu’il marche sur le sable si cela lui permet de ne pas s’ s’approcher de la mer, et donc de ne pas se baigner (pour écarter la peur des vagues). 

Pendant l’anamnèse, rappelez-vous qu’il est important que vous soyez en tri sur l’autre, donc que vous vous mettiez à la place de l’enfant. Aussi, les parents vont vouloir (inconsciemment) tenter de chercher des solutions d’évitement, afin de protéger leur enfant, parce que cela leur permet d’éviter de le voir dans cette situation de peur ! Nous sommes dès lors face à un trouble qui se pourvoit de lui-même et qui peut demeurer longtemps ! Le fait est que si la mise en place des solutions d’évitement apporte un soulagement spontané, par son existence même il établit et consolide la peur, et de ce fait une simple anxiété peut devenir une véritable phobie (à cause de ce cercle vicieux).

En bref, agissez au plus vite lorsqu’il s’agit du « troisième type » et du « quatrième type » parce que le risque d’aggravation est plus élevé !

Le piège à éviter :

À cause de la réaction d’ancrage ou d’association que nous venons de voir sur les problèmes d’anxiété, il est primordial que les parents et les hypnothérapeutes ne se méprennent pas en mettant un nom sur la peur à traiter.

Prenons le cas de cet enfant qui est soi-disant terrorisé par la couleur rouge. Durant l’anamnèse, on a découvert que la peur du rouge était en fait une peur du sang puis, en creusant plus, elle est devenue une peur des piqûres. En effet, l’enfant expliquait qu’il a été traumatisé par une prise de sang. Si l’on examine cet exemple, le fait de se concentrer sur le rouge ou le sang n’aurait fait que prolonger la thérapie, car nous n’étions pas à l’origine de la peur. En traitant la peur fondamentale, celle des piqûres, les autres peurs qui en découlaient (le sang et la couleur rouge) disparurent.

Il est nécessaire d’être particulièrement vigilent quant aux associations et aux ancrages car ils sont fréquents et particulièrement difficiles à cerner. Et, ils sont capables de répandre la peur comme un virus ! L’enfant aura tendance à lier (« ancrer ») sa peur à tout ce qui se trouve autour de lui au moment de la peur. Dans notre exemple : les piqûres, donc le sang, donc la couleur rouge… Mais il aurait pu aussi l’associer à « docteur », « hôpital », « odeur du désinfectant », etc.

Sans en avoir conscience, l’enfant projette sa peur aux éléments de son entourage, de manière à ce qu’il ne sache plus réellement de quoi il a vraiment peur au final. Le cerveau réalise ce que l’on dénomme une « généralisation ».

La phobie de l’école est un exemple d’association que l’on rencontre assez souvent. Afin de traiter ce cas, le thérapeute devra avoir comme premier réflexe de chercher du côté de l’école : L’enfant craint-il un copain malintentionné ? La maîtresse a-t-elle été trop ferme avec l’enfant ? Est-ce-qu’il a été enfermé par erreur dans les toilettes ? L’a-t-on obligé à terminer son plat de poireaux jusqu’à ce qu’il en pleure devant tous les copains à la cantine ?

Des milliers de cas d’associations et d’ancrages existent. Le thérapeute doit en être particulièrement vigilant, parce que c’est le principal facteur d’erreur qui pourrait lui faire perdre un temps précieux en thérapie.

Bien entendu, vous avez la possibilité d’œuvrer sur l’association avant de prendre en charge la peur originelle, mais ce sera plus long. Pour cela, vous devez mettre en place ce que l’on appelle la « thérapie de l’oignon » : dès que la peur de l’association (le peur de surface) est éliminée, celle du dessous s’établit, et ainsi de suite jusqu’à ce que vous arriviez au centre où se situe la peur originelle….

En reprenant le cas de l’enfant ayant eu peur du rouge, se focaliser uniquement sur la couleur rouge n’aurait pas apporté une complète satisfaction après la séance – comme si quelque chose n’allait pas, sans bien savoir quoi. Résultat : l’enfant reviendra pour une autre séance la semaine suivante pour vous parler de sa peur du sang… et ainsi de suite jusqu’à la piqûre ! Au final, on aura eu trois séances au lieu d’une seule. Et c’est une perte de temps inutile.

Il est donc conseillé de bien prendre son temps durant l’anamnèse pour pouvoir analyser convenablement la situation de l’enfant. Et pensez à vous servir du Méta-Modèle, un outil efficace qui pourra vous accompagner dans votre travail de recherche.

PROTOCOLES

Vous pouvez vous aider des techniques spécialisées suivantes, à exploiter dans l’ordre qui vous conviendra et surtout, à choisir en fonction des problèmes d’angoisse et de phobie que vous aurez à traiter :

La technique de délestage

Enfant de 3 ans et plus

C’est un exercice simple qui est dédié au traitement de la « peur-anxiété » et la « peur-phobique » (Ambrose, 1968).

1- Procéder à l’induction hypnotique.

2- Inviter l’enfant à serrer un de ses poings.

3- Faire comprendre à l’enfant que ses angoisses et ses soucis sont enveloppés dans son poing.

4- Faire la suggestion suivante : « Je vais compter jusqu’à trois et à trois tes angoisses et tes soucis vont s’évanouir et partir en fumée, et toi, tu te sentiras heureux et confiant. »

5- Terminer la séance d’hypnose.

Bien entendu, vous avez la possibilité de meubler ce petit protocole (basé sur l’autorité du thérapeute), en lui ajoutant une métaphore. Après l’induction, poursuivez :

« A présent, j’aimerais que tu laisses tes mains se refermer, aussi intensément que les trucs qui te font peur…Très bien, tes mains se referment de plus en plus… intensément intensément intensément …sans doute aussi intensément que ça te fait peur…pareil que si tout ce qui était à l’origine de tes angoisses était là, bloqué dans tes poings serrés.

Tiens, je vais te donner une astuce pour saisir les petits singes : je dépose des noix dans une petite cavité de l’arbre…Le petit singe s’approche et dès qu’il voit les noix, il vient les chercher…et j’arrive à cet instant : Il m’aperçoit et là il est très angoissé ! Évidemment, je suis énorme pour un petit singe…Puisqu’il est très angoissé, il serre intensément intensément intensément ses noix…et…Mince alors ! Sa main est bloquée dans la petite cavité de l’arbre…Regarde… (Réalisez un petit cercle avec le pouce et le majeur, faites entrer l’autre main à l’intérieur du cercle en forçant, puis serrer le poing et montrer que la main ne peut plus en ressortir même si vous tirez fort)… Bloqué !… Bloqué car il a très peur !… Et plus il est angoissé, et plus il est bloqué… Alors qu’il lui faut seulement ouvrir la main pour que toutes ses angoisses disparaissent… Pareil qu’une mouche enfermée dans la main… Allez, laisse la main s’ouvrir…Pschiiit, l’angoisse qui s’éloigne… Enfin partie !… Et allez, bouge ta main. Bien, ça fonctionne !!!!… Je te félicite, comment tu te sens ? Mieux ?

Alors si par hasard un jour tu commences à avoir peur, observe tes mains. Tu verras que peut-être elles vont être toutes tendues, peut-être même déjà refermées… A moment précis, tu remémores les petits singes, bloqués et tu…prends une grande respiration… (Simuler la respiration) Et tu laisses tes mains s’ouvrir… Tu n’hésites pas à les remuer un peu, si ça colle… Et c’est tout…ouf, bon débarras ! »

Eteindre la peur

Pour les enfants de 6 ans et plus avec des peurs de moyenne et forte intensité.

On recense deux manières de faire pour « enrayer » une peur :

· la manière mécanique (peur moyenne).

· la manière symbolique (peur intense).

ou 

remodélisation du souvenir 

Après l’induction hypnotique, demandez à l’enfant comment il perçoit son souvenir et qu’est-ce-qui lui fait peur (écran de cinéma) .Et en fonction de ses réponses, vous l’amènerez à changer la structure du souvenir. 

1. Réaliser une induction hypnotique. Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, l’induction hypnotique permet à l’enfant d’être protégé par le recul ou l’ampleur et d’être plus tranquille pour trouver les moyens de se soigner.

2. Inviter l’enfant à aborder l’objet de sa peur : il est nécessaire d’éloigner l’enfant le plus vite possible de l’objet de sa peur, parce que sa réaction émotionnelle peut être violente et subite (l’enfant peut être dans une bulle de protection etc)

Notez que cette première dissociation est primordiale parce qu’à ce moment-là, l’enfant est « pris » dans son souvenir. Il l’expérimente de l’intérieur, comme s’il le vivait encore… Pouvoir le percevoir de loin constitue une étape importante ! Ceci fait, vous avez tout le temps.

« C’est bon, tu te souviens du gros chien ? Vas-y, avec les pieds, réalise vite un grand coup au sol, comme pour t’envoler… Tape vite, c’est ça ! Vas-y, envole-toi loin loin loin… Bien ! Tu perçois le chien au loin ?… Sa représentation devient de plus en plus petite. Il est loin ! »

3. Changer les perceptions afin d’annuler ou étouffer le mauvais souvenir. Examiner tour à tour ce qui est visuel, auditif ou physique, et le transformer à chaque fois, en plus ou en moins.

Par exemple : « Alors, cette image, est-elle représentée en couleur comme lorsque tu perçois les choses dans la réalité ? Oui ?… Et, est-ce-que tu as déjà vu les vieilles photos toutes grises de tes grands-parents ? Alors, change l’image en gris, pareil que celles-ci… avec même sans doute des empreintes tant elle est vieille… Alors quel effet ça fait ? »

Basez-vous sur la structure suivante : changer / vérifier / si ok, conserver, sinon remettre.

« (Changer) À présent tiens cette image loin de toi… Expulse-la au loin… Quel effet ça te fait ? (Non, parce qu’elle va retourner très fort dans mes pensées !) ah d’accord, donc redéposes-la bien à sa place… C’est fait ? Maintenant, on va faire le contraire, place l’image derrière ton dos…ou passe devant, fais comme tu le souhaites… C’est bon ? (L’enfant fait oui) »

Rappelez-vous que chaque enfant est différent, alors ce qui plaît à l’un ne plaira pas obligatoirement à l’autre – il peut même être infructueux. Alors, lorsqu’on l’amène à changer quelque chose, on demande « Qu’est-ce-que ça te fait ? » sans tenter de deviner la réponse. Si c’est bon ou neutre, on garde, sinon on remet en place et on essaie l’opinion inverse : illuminer / assombrir, par exemple, ou bien rendre flou / rendre net, ou en avant / en arrière, etc.

Procédez de cette façon progressivement, en explorant ce qui est visuel, puis auditif, puis physique – Tous les enfants ne possèdent pas forcément trois canaux sensoriels. Certains n’en ont qu’un seul ou deux- Jusqu’à ce que le vilain souvenir soit éliminé ou qu’il s’éloigne.

« L’affreuse image est toute vague… Tu ne perçois plus grand-chose… C’est mieux, hein ?… Alors, tu souhaites la rendre plus grande ou toute minuscule…La rendre toute minuscule, hein. Mais oui !… Bien, allez, rends-la minuscule… Pareil qu’une mini-télé complètement minuscule comme l’ongle du petit doigt… Toujours plus minuscule ? Ok… Mais… Tu ne verras plus rien… C’est ce que tu souhaites ? Ok… Et dis-moi ce que tu souhaites en faire de cette mini-minuscule micro-télé? La placer derrière toi ou ? … Quoi, tu ne la vois plus ? Elle a disparu ? Ah ben ça alors ! Qu’est-ce-que tu vas faire pour avoir peur désormais !?… Tu souhaites qu’on la ragrandisse ? Non ! Je plaisantais. Tu es bien maintenant, hein ? C’est Génial !

Et y avait-il des trucs que tu entendais ? Des sons, des bruits, des personnes qui discutent, des pensées ?… Non ? Très bien, c’est tant mieux. Alors, bon débarras ! Je te félicite, tu es très forte ! »

4. Terminer la séance d’hypnose et vérifier que tout va bien en demandant à l’enfant de remémorer ce qui lui faisait peur.

Cette façon de faire particulièrement efficace a fait ses preuves et est exploitée dans le soin des traumatismes graves. Néanmoins elle présente l’inconvénient de ne pas être adaptée à tous les enfants. Il est indispensable que l’enfant soit en âge de comprendre le jeu et de ressasser ce qui lui fait peur. De plus, la procédure est mécanique : on souhaiterait sans doute seulement froisser l’image ou la brûler – ce qui deviendrait un acte symbolique. C’est tout aussi simple et c’est très rapide.

une autre méthode: 

La manière symbolique : jouer avec le souvenir !

La manière symbolique se base sur ce que les thérapeutes appellent la Thérapie Symbolique Simple. Voyons dans ce qui suit quelques exemples relatifs à ce protocole appliqué aux peurs moyennes à intenses.

La manière symbolique présente l’avantage d’être spontanée et naturelle. De plus, le symbole ne fait que refléter la peur. L’enfant n’a donc pas besoin de repenser à ce qui lui fait peur. Il va tout simplement lui octroyer une forme qui constituera une base de travail pour le thérapeute. Enfin, si l’objet de sa peur est difficile à admettre, alors l’enfant n’a pas à en parler. Le symbole est représentatif de ce qu’il convient d’assainir, et il atteindra des strates sûrement plus profondes que si l’on était resté au niveau superficiel, descriptible.

L’action symbolique vous permet de travailler au niveau du ressenti de l’enfant car le symbole en renfermera la cause profonde. Néanmoins, choisissez convenablement votre thérapie : il n’est pas nécessaire d’assainir la peur elle-même, mais de se focaliser sur ce qui entraîne la peur !

Les exemples de Thérapie Symbolique

Nous allons vous proposer quelques extraits du protocole, réalisés aux moments clés. Il n’est pas important de connaître le type de peur de l’enfant car il le révélera sans le savoir à travers son symbole – d’ailleurs, vous n’avez pas à le comprendre pour pouvoir suivre les étapes de la technique. Passée l’induction en ouverture, poursuivez :

 « A présent, tu comprends pourquoi nous réalisons ce travail… Bon, lorsque tu ressens de la peur (ou de l’anxiété ou la sensation de perdre le contrôle, etc.), la chose qui est à l’origine de ça…Si c’était comme dans un dessin animé, ce serait quoi ? (Je n’en ai aucune idée, c’est un peu dur dans mon ventre) C’est dur dans ton ventre ? (Oui, et ça gêne ma respiration… c’est ça qui fait que j’ai de plus en plus peur) Alors, tu peux saisir cette chose dure dans ton ventre ?… Fais le gros ventre…et pousse sur les côtés avec tes mains… Allez, fais-le sérieusement, ça ne va pas sortir tout seul !… C’est ça, très bien… Vas-y, pousse !

Est-ce-que tu peux déplacer ta main derrière pour bien l’attraper ? Est-ce-que tu as besoin de mon aide ? (L’enfant répond oui, le thérapeute effleure légèrement de ses mains le bout des doigts de l’enfant, afin qu’il puisse percevoir une présence) D’accord, on l’enlève tous les deux !… Ooooh… Hisse… Vas-y… C’est ok ?… Oh, ça t’évoque quoi ? (ça ressemble à une énorme pierre noire remplie d’un truc noir, qui colle) Beurk ! Et qu’est-ce-que tu vas faire avec ? La lâcher dans la mer ?… D’accord ! De toute façon, c’est son problème à elle… Vas-y, très bien ! »

La pierre est un symbole très souvent utilisée en Thérapie Symbolique (D’après les statistiques que nous avons à disposition, elle est reprise dans 45% des cas). Il s’agit de la « materia prima », le matériau source, non-transformé, ici émotionnel. D’ailleurs, la décision de l’enfant de la remettre à sa propre source, la « mer » est parfaitement symbolique. Néanmoins nous n’avons pas besoin d’exposer tout cela, ni aux parents et bien sûr encore moins à l’enfant. L’action symbolique modifie les choses au niveau des ressentis de l’enfant. C’est suffisant.

Un second exemple :

« Bon, si tu pouvais attribuer une forme à la chose qui déclenche tes peurs (crise d’angoisse de l’enfant), tu penserais à quoi ?… Ne pense pas qu’il s’agisse d’une chose que tu as vu…C’est simplement comme si tu dessinais ce qu’il y avait à l’intérieur de toi… (Ça me serre la gorge et me gêne quand je respire) D’accord ! (L’enfant exprime l’effet et non la cause, alors on reprend) Et qu’est-ce que c’est qui serre ta gorge ? (C’est encore là… ça arrive… Respire très fortement et devient très pâle) Tu le vois ? Ça te fait rappeler quoi ? (C’est tout noir) Et est-ce-que c’est moelleux ou c’est dur ? C’est grand ou c’est petit ? (C’est vraiment grand, pareil qu’un nuage… Un homme nuage, noir… et énorme) Un homme nuage noir et très grand ! Wouahh ! Et que décides-tu de faire maintenant ? (Je veux qu’il parte !!) Et qu’est-ce-que tu vas faire pour qu’il parte ? (J’en sais rien, je tente de le repousser, mais mes bras passent au travers) Houlala ! »

L’enfant tente d’administrer une force, ce qui constitue une solution-réponse à un symbole du niveau reptilien, tel qu’une pierre ou un objet acéré ou coupant… Alors qu’ici, il dépeint un symbole vaporeux, noir, donc quelque chose qui est lié à la zone limbique, le haut-lieu des émotions. Cette démarche ne peut pas aboutir, alors le thérapeute va l’amener vers une réaction plus efficace.

« Vas-y, jeune fille, prend une grande respiration ! Et d’après toi : qu’est-ce qui pousse les nuages d’habitude ?… (Le vent !) C’est ça : le vent ! (Je vais souffler dessus) Très bonne idée ! Tu as même le droit de faire comme si les orages violents sont tes amis et t’aident à entraîner ce vilain bonhomme nuage dans un tourbillon… Alors ?… Dis-moi… Que se passe-t-il ? (J’ai soufflé dessus, et ensuite un énorme vent est arrivé et le nuage noir a été réduit en petits morceaux, il n’est plus là !) C’est super, tu es la meilleure ! Félicitations ! » (Et poursuivre la technique).

La désensibilisation sous hypnose

Dédiée aux enfants de 6-7 ans et plus avec des peurs-anxiétés.

Précision : Bien que cet exercice inspiré de la thérapie comportementale soit allégé par l’approche hypnotique, il ne peut être utilisé pour le traitement des peurs phobiques, car beaucoup trop violent pour l’enfant.

L’exemple suivant se concentre sur le cas « peur absolue des chiens »

1. Réaliser l’induction hypnotique et mettre en place l’ancrage de confiance et de sécurité : Amener l’enfant à se visualiser dans un lieu sûr, qu’il affectionne et où il se sent bien, ensuite lui prendre la main (ou mettre votre main sur son poignet). Puis, entamer…

2. Faire un rappel du contexte et s’assurer que c’est bien le bon souvenir (l’origine de la peur) : « Tu te souviens de ce que tu m’as expliqué, le chien du voisin qui a fortement aboyé sur toi lorsque tu as traversé la rue, que tu as eu vraiment peur… Et depuis cet instant tu a très peur de tous les chiens, même les gentils ? »

Rationalisation : « Donc, on a discuté de ça avec maman et papa, et je t’assure que tu ne risques rien. Tu es parfaitement en sécurité, car le chien est bien enfermé derrière la barrière. Mais, bien entendu, il gêne avec ses bruits et sa sale tête !… »

Suggestion de sécurité : « De cet endroit, le chien est bien loin de toi, tu le sais (Oui) Et tu te sens mieux, dans ton endroit à toi, bien sécurisé… Tu aimerais y placer une bulle de protection incassable ? Tu peux même la choisir très grande pour plus de place… Toute transparente pour pouvoir apercevoir le ciel… Et très solide. Incassable… Personne ne peut te prendre… Tu as placé une bulle de protection ? (Oui) Elle ressemble à quoi ? Tu te sens bien protégé là ? » (Oui, sinon amener l’enfant à doubler l’épaisseur de la bulle ou proposer une autre protection, une forteresse par exemple).

 3. Suggestion d’action : Il s’agit de désensibiliser l’enfant en l’exposant peu à peu à l’objet de sa peur.

En dissocié : L’idée est que l’enfant se regarde et s’entend, de loin. « Alors, on commence ? Bon, tu vas faire comme si tu avais un double de toi, la même personne que toi, habillée de la même façon et tout… Et tu lui donnes une protection géniale, comme par exemple la bulle transparente… ou un champ de force invisible… ou sans doute une armure, comme celle de Iron Man… Peu importe, imagine ce que tu veux, qui puisse être invincible… Incassable… Et tu demandes à ton double, complètement protégé, de venir à proximité du chien du voisin…

(Reprendre la rationalisation) Tu entends, il aboie énormément… Je crois qu’il veut défendre sa maison… Il t’a sans doute pris pour un voleur… Bah… Il ne sait pas qui tu es, c’est pour cette raison… Tu peux t’avancer ? Tu vois ton double s’avancer de plus en plus vers le chien ? (Confusion entre le double et l’enfant afin de préparer l’étape suivante, mais uniquement si on est sûr que tout se passe comme il faut) Tu es bien préparé ? Génial… Et dis-moi ce que fait ton double ? T’es au courant qu’il faut éviter de câliner un chien qui ne nous connaît pas. C’est tout à fait naturel qu’il veuille défendre sa maison… Il est parfaitement gentil avec les personnes de sa maison, mais c’est naturel qu’il soit méchant avec les autres… Sinon, ce serait un poisson rouge et non un chien. Tu as déjà vu un poisson rouge aboyer ? Pffff… »

En associé : Ici, l’idée est d’intégrer l’apprentissage effectué. « Tu aimerais être bien toi aussi, lorsque tu vois un chien comme ça de loin ?… Ce serait pratique… C’est naturel d’avoir peur des chiens inconnus… pareil que des adultes qu’on ne connaît pas, c’est la même chose… même si les adultes sont gentils, quelquefois on n’est pas vraiment sûr que c’est vrai… En tout cas, les chiens, eux, ils aboient… On peu savoir ce qu’ils pensent…Tiens, tu dois seulement porter la super-protection, toi aussi… (Laisser agir l’enfant) C’est fait ? Bon, allez, fais la même chose… lentement, hein ! Avance à ton rythme… Avance-toi vers ce bon gros chien qui aboie… Tu vois comme il est bête de se méfier de toi ? Il pense que tu es un voleur ! Il ne voit pas ta protection ??…Pfff… Je suis certain que si un véritable voleur venait vers le chien en bondissant et en criant, le pauvre s’enfuirait le plus rapidement possible, la queue entre les jambes… Là, c’est normal de faire autant de bruits, car le danger n’est pas là… Et toi, tu es parfaitement protégé que tu ne te soucies de rien… Parfait ! » (Dire à l’enfant de vous expliquer ce qu’il fait, le féliciter et l’encourager).

4. Suggestion de maîtrise : « Très bien ! C’est génial ! Tu sais ce qui arrive ? Lorsque tu es hyper bien et que tu ne te soucies plus du chien… Le chien, il le sait. Il sait que tu ne ressens pas la peur… Alors, tu n’es pas un voleur. Tu sais, les malfaiteurs, ils savent qu’ils vont faire des choses pas bien, alors ils sont un peu inquiets même s’ils le cachent bien. Ils sont trop fiers !… Mais ils ont un peu peur et le chien le sent… Toi si tu en as envie, tu lui dis une tonne de bêtises au chien… il comprend que tu t’amuses… et il n’arrête pas d’aboyer comme un fou, car il sais que tu te moques de lui… Roooh, le pauvre… Alors que toi, tu es bien, dans ta super protection et, si tu en as envie, tu peux te diriger lentement vers le chien afin qu’il sente ton odeur… Ainsi, il va commencer à te connaître et vous serez sans doute de bons amis par la suite !… On ne sait pas, hein… Parfois, on voit des chiens bêtes aussi, qui ne cessent jamais d’aboyer. Pareil que les humains, il y en a des comme ça aussi ! »

A partir de là, assurez-vous que l’enfant comprenne qu’il est protégé et qu’il commence même à s’amuser avec le chien.

Si vous sentez que la démarche est compliquée pour l’enfant, demandez-lui de s’éloigner du chien en imagination. Amenez-le à visualiser son double qui va vers le chien, jusqu’à ce qu’il valide que le double y arrive bien… Ensuite, dites-lui de vous dire ce qu’il lui faut pour y arriver également, même s’il n’aime pas les chiens, seulement pour pouvoir passer devant et s’en moquer. Assurez-vous que l’enfant se sente bien protégé.

Vous pouvez l’amener à édifier une clôture imaginaire entre l’objet de la peur (ici, le chien) et lui : « Pareil que les animaux que tu as pu voir au zoo… Et tu n’avais pas peur ? Non ? Et, là, c’est la même chose. »

5. Changer la peur en quelque chose d’inoffensif : A ce stade, la désactivation de la peur devrait être enclenchée. L’idée est de finir ce travail : « A présent que tu es totalement protégé et que tu peux venir à proximité du chien ou aller devant lui sereinement, observe bien le chien… Tu ne penses pas qu’il est devenu plus petit ? Te rappelles-tu avant ? Je suis certain que tu pensais qu’il était plus gros… Tu sais, lorsque l’on a peur, les choses augmentent… C’est à cause de notre cerveau… Alors qu’en réalité, le chien, il ressemble à tous les autres chiens… Je suis convaincu que tu es plus lourd que lui !… Alors, allez, montre-moi tes dents ! Houuuu !! Ben dis donc… Tu es dangereux, toi !

Bon, je vais te proposer un truc : imagine qu’à l’aide une baguette magique, tu réussis à transformer le chien en un bébé chien, tout mignon, comme quand il était tout petit… C’est bon ? Il est tout petit, avec son petit museau et ses grosses patounes… Pareil qu’une peluche… Il est mignon ? (Dites à l’enfant de vous en dire davantage. S’il ne peut pas rendre le chien inoffensif, invitez-le à faire ce qu’il souhaite faire pour cela : lui mettre un ruban sur la tête, le peindre en rose, etc. ?) Bien, tu l’aimes bien maintenant… Il est tellement mignon, comme ça ! (Oui). »

6. Autonomisation : « D’accord, c’est génial ! Tu crois que tout a changé à l’intérieur de toi, maintenant ? La protection, elle t’accompagne tous les jours, désormais… C’est invincible, mais là c’est, invisible. Alors si un jour tu croisais un autre chien, un peu idiot ou qui ne te connaît pas, et qui hurle comme un fou… Toi, tu t’en fiches parce que tu as ton armure… Tu comprends qu’il suffit de passer sans le considérer ou, si tu souhaites faire connaissance avec lui, tu le laisses te sentir et c’est lui qui se frottera à toi, si vous êtes copains… Après, c’est comme les autres (garçons / filles), on n’est pas copain avec toutes les personnes que l’on croise… »

7. Vérification et suggestions de renforcement : « Bon, où est-ce-que tu en es ? Comment tu es à présent ? Tu es plus robuste, comme un chevalier (ou autre, à adapter aux préférences de l’enfant / par exemple : plus puissante comme une fée avec des pouvoirs fantastiques, si c’est une fille) ? Tu sais, un jour si tu croises ce gros toutou bruyant… ou un autre ? Si tu as envie de rester loin, tu restes loin… Et s’il y en a un qui est gentil, tu pourras faire connaissance, si tu le souhaites… ce n’est pas pour rien qu’on dit que le chien est le meilleur ami de l’homme : très gentil, et il veille sur toi… Donc, c’est naturel, lorsque c’est le chien de quelqu’un d’autre, qu’il veille sur ses maîtres… Et lorsque tu es le copain… ou le maître… tu peux leur faire de gros câlins. »

Terminer la séance d’hypnose.

En supprimant l’effet émotionnel négatif de l’élément qui avait provoqué la peur, l’angoisse s’effacera d’elle-même. Bien entendu, même si vous ne parvenez pas à déterminer l’origine de la peur, il est toujours bénéfique de désensibiliser l’émotion négative de l’enfant.

Comme dit plus haut, il est tout à fait naturel que l’enfant se méfie encore de l’objet de sa peur, ici des chiens inconnus ou des araignées, des souris, du vide et de toutes les choses qu’il considère dangereuses.

Vous avez également la possibilité de transposer cet exercice dans le traitement de la peur des gens : maîtresse d’école, voisin, voisine, commerçant, etc. A la fin, la personne se changera en quelqu’un de plus gentil (en le voyant bébé, ou amoureux, ou qui s’occuper de ses enfants, etc.).

Par exemple :

« Dis-moi ce que tu aimerais modifier chez la voisine pour qu’elle devienne plus gentille ?… Sa voix et ses habits ? D’accord… Et qu’elle fredonne de belles musiques… Et qu’elle joue à la balançoire avec un joli chapeau blanc… Oui, et tu l’imagines également qui est en train de câliner un chaton, tout mignon… Et elle a des pigeons sur ses bras. Oh ! »

Ou faire en sorte que la personne soit plus amusante :

« Dis-moi ce qu’on pourrait faire pour changer cette mauvaise fille qui t’ennuie en une fille plus amusante ?… »

Avec l’enfant, amusez-vous à ce que la personne cible soit drôle, et devienne même ridicule avec des habits excentriques, une coloration capillaire bizarre, un maquillage extravagant. Vous pouvez même la faire danser comme une marionnette au rythme des musiques de clown ou la donner une voix de canard ! Agissez comme bon vous semble, tant que cela amuse l’enfant. 

Pour tenter d’expliquer la cause des phobies de l’école ou de la peur de sortir de la maison, commencez par vous entretenir avec l’enfant et les parents séparément. Vérifiez directement avec eux ce qui pourrait l’empêcher d’aller en classe ou de sortir de chez lui. Dans la plupart des cas, l’enfant ne souhaite pas croiser la personne avec laquelle il s’est bagarré ou encore celle qui lui a fait du mal ou menacé dans la rue ou à la récré. Il se peut aussi que l’enfant soit blessé par les remarques désobligeantes de son entourage : un voisin, un commerçant ou la maîtresses…

Si un adulte est concerné, l’institutrice, le commerçant ou le voisin par exemple, demandez aux parents d’aller le voir et en parler avec lui. Sa collaboration va contribuer à la réussite de la thérapie de l’enfant.

En ce qui concerne les « mauvais copains », l’intervention des parents n’a pas lieu d’être. L’exercice réalisé plus haut suffit amplement à aider l’enfant à changer naturellement son comportement dans la cour de récréation. Les copains vont le ressentir lorsqu’il n’aura plus peur, et les incidents de « victimisation » vont cesser naturellement.

S’il y a un réel danger (racket, harcèlement, menaces avec ou sans arme, menaces de viol, etc.), en plus de la thérapie, il sera indispensable de prévenir la police ou la gendarmerie, d’avertir la directrice et de venir vous-même chercher votre enfant à l’école !

Le Chevalier Intérieur

Pour les enfants de 6-7 ans et plus avec des peurs phobiques.

L’exercice suivant est dédié aux peurs phobiques et instinctives : peur de l’eau, peur de tomber (même s’il s’agit d’une activité sécurisée, comme le fait de monter sur un vélo avec des roulettes par exemple), peur du noir…

Comme il est plus intense, cet exercice pourra être réalisé seul ou en complément de l’exercice précédent si ce dernier n’a pas été suffisant.

Notez que la peur phobique est particulièrement puissante et peut faire perdre tout contrôle au sujet. Dans ce cas, il serait risqué de demander au sujet de revenir sur des pensées ou images intérieures – et l’amener à visualiser l’objet de sa peur. La technique d’intervention doit alors être indirecte et permettre à la personne de maintenir ses distances.

1. Réaliser une induction hypnotique dissociante

2. Constituer un lieu de ressource : Amener l’enfant à se visualiser dans un lieu où il se sent sécurisé. Ensuite demandez-lui de vous décrire l’endroit en question 

3. Faire intervenir l’Inconscient pour trouver des solutions : Faire comprendre à l’enfant qu’au moment où il est là, bien installé, un bout de son esprit va partir en voyage : « comme un rayon de soleil… et toi, tu es le soleil tout entier… Et ce rayon de soleil qui est une partie de toi va partir comme un chevalier blessé ; il va partir dans un lieu fantastique où un puissant sorcier va le soigner, lui retirer ce qui lui a fait du mal, afin qu’il ne ressente plus jamais la peur ! »

4. Mettre en place les solutions : « Et au même moment, toi, tu es paisiblement installé dans ton lieu sécurisé et tu laisses ton rayon de soleil, ton chevalier profiter des soins du sorcier… Il arrive au pays de ce puissant sorcier…qui va tout faire pour le soigner… Et, dès que le chevalier deviendra plus solide et vigoureux, il remontera sur son beau cheval… Tu sauras qu’il est guéri et qu’il n’a plus peur… Toi et moi, on va seulement attendre le retour du chevalier. »

Avant de poursuivre, assurez-vous que l’enfant vous confirme le retour du chevalier et que ce dernier est désormais fort et courageux.

5. Faire une réassociation : « C’est génial ! Alors à présent, demande à ton rayon de soleil de venir jusqu’à toi… C’est pareil qu’un grand bras de soleil… et à l’extrémité, se trouve ton chevalier… Au final, ce chevalier, il est également un bout du soleil… C’est comme une partie de toi… C’est comme s’il était déjà toi… ou même, c’est comme si toi, à cet instant, tu peux devenir également ce chevalier solide et vigoureux. Cela te conviendrait ? Parce que ce chevalier, il est à l’intérieur de toi. »

6. S’assurer que l’enfant a parfaitement saisi la règle de la réassociation (c’est-à-dire ne faire plus qu’un avec le chevalier guéri). Il est nécessaire que l’enfant l’exprime avec propres mots à lui, sinon lui re-suggérer : « Le chevalier va s’avancer vers toi, et cela va produire une grandiose et éclatante lumière… Flash ! Et tu ressens sa force pénétrer peu à peu en toi… Toi et lui, vous ne faites plus qu’une seule personne. Toi, aussi solide et vigoureux que le super chevalier ! »

7. Se projeter dans le futur : « Et désormais, quand (évoquer le contexte dans lequel la peur se produit), tu seras sûr que toi, chevalier solide et vigoureux, tu es fortifié par le sort du magicien qui s’est occupé de toi… afin que tu sois le plus vigoureux et le plus brave de tous les chevaliers… Un jour, le magicien explique au chevalier : « Je vais te dire une chose, le courage ne signifie pas ne jamais avoir peur… ça, ce serait idiot, parce qu’il est nécessaire de se méfier des dangers… Non, le courage c’est de ressentir la peur, mais d’avancer malgré tout, d’avancer courageusement ! » Vas-y, tente pour voir : Fais comme si tu étais vigoureux et brave comme un chevalier… et (évoquer le contexte dans lequel la peur se produit) en t’amusant… parce que tu ne ressens plus la peur ! »

Pour la peur du noir :  il vous sera facile d’identifier ici, les bases de construction d’un futur  positif, en rapport avec le symbolisme du noir : « Imagine que ton chevalier noir intérieur te serre fort contre lui… Il est fort et tu te sens bien et protégé… en parfaite sécurité, comme dans les bras de maman. Tu sens que ton chevalier noir t’enveloppe, tout doux, et qu’il surveille et te protège pendant ton sommeil. Le noir devient gentil et doux, comme les bras sécurisants de maman. »

8. Amener l’enfant à vous décrire tout ce qui se passe… Enfin, conclure la séance.

Si l’enfant est une fille, demandez-lui, avant de procéder à l’exercice, de vous donner le nom d’une héroïne de dessin animé très forte et très courageuse, pour qu’elle puisse mieux s’identifier au récit. La même chose pour les ados, mais avec un personnage de film qu’ils apprécient ou idéalisent (du même sexe qu’eux). Le personnage doit être vaillant et, surtout, capable de rire face à l’élément de la peur : une araignée, le vide, le monde (agoraphobie), les endroits confinés (claustrophobie) et toutes les peurs ou phobies manifestées par l’adolescent.

Les hypnothérapeutes ne doivent pas hésiter à utiliser  la double dissociation (largement utilisée pour l‘adulte) ,l’enfant projette sa peur sur un écran, comme un film qui n’a pas encore débuté, et il sera loin quand le film se déroulera. A son retour, tout ira mieux, à son grand soulagement.